vendredi 9 janvier 2009

PROSPECTIVES POUR UNE RENAISSANCE HAITIENNE


Construisons Ensemble un État Démocratique, Moderne et Prospère

Par Paul G. Magloire
Décembre, 1986
(PAGES RETROUVÉES I)


EN GUISE D’AVANT PROPOS.- (09/09/09)

Le 29 mars marque un nouvel anniversaire de la Constitution de 1987. Donc, je pense qu’il est approprié de rendre publics des textes que j’avais écrits, en 1986, pour guider ceux qui travaillaient sur la Constitution et ces textes étaient regroupés sous le titre de Prospectives pour une Renaissance Haïtienne.

Comme je l’avais expliqué dans le texte originel, il s’agissait d’une projection raisonnée des conditions dans lesquelles la société haïtienne pourrait se trouver dans un avenir prévisible si on prenait des mesures correctives appropriées. J’avais sollicité différents acteurs de la société haïtienne, tous secteurs confondus, à se mobiliser pour éviter le pire au pays. Mais, malheureusement, c’était prêché dans le désert. J’avais livré ce texte au public sans droits d’auteur, car il était en réalité la synthèse de réflexions venant des grands courants qui dominaient la scène politique à l’époque ; auxquelles j’avais ajouté des éléments de l’expérience allemande, américaine, canadienne, française, suisse, hollandaise, israélienne, brésilienne, camerounaise, chilienne, japonaise, suédoise, chinoise et autres, pour formuler une vision de l’avenir du pays et du peuple haïtien. Seulement une infime partie de cette vision est devenue réalité, après tout ce temps, que grâce à un certain nombre de compatriotes qui ont eu des responsabilités dans le gouvernement. Certains points de ce texte avaient été pris en compte dans la Constitution de 1987, surtout en ce qui concerne la décentralisation. Mais, aujourd’hui encore, si ces principes d’organisation sont mis en œuvre, (il n’est pas encore trop tard) cela pourrait faire avancer le pays sur la voie du progrès et de la modernisation. Ainsi, nous pensons c’est faire œuvre qui vaille en rendant ces textes publics une fois encore.

Dans une entrevue donnée à l’Agence France Presse, le 5 février 2006, le Président Préval avait déclaré que ce serait une révolution d’enlever certains pouvoirs à l’Exécutif et de les transférer aux collectivités. Il a donc la révolution à portée de main. Il s’agirait de faire ce qui suit avant la fin de cette session parlementaire.

Dans le but d’assurer une meilleure gestion de l’espace territorial haïtien, afin de travailler au bien-être de toute la population, et pour constituer une nation haïtienne socialement plus juste et permettre aux citoyens vivant au delà de la capitale d’aspirer à l’amélioration de leurs conditions de vie, en faisant tomber les murs des préjugés séculaires qui infériorisent les gens des provinces par rapport à ceux de la capitale, et ainsi faciliter le développement et la modernisation du pays, et assurer l’emploi à des milliers de jeunes et réduire la misère qui accable la grande majorité de la population, les différents départements géographiques du pays devraient être réorganisés en 3 grandes régions qui seront le Grand-Nord, le Grand-Sud et le Grand-Centre.

Pour accomplir les objectifs susdits, dans le meilleur délai, le Parlement convoqué en Assemblée Nationale par l’Exécutif doit être appelé à reconnaître comme un cas de force majeure que la capitale du pays, le siège du gouvernement, soit établi chaque année, alternativement, dans l’une des trois régions pour, de ce fait, servir à dynamiser la modernisation des dites régions et leur valorisation, selon le vœu et les prescrits de la Constitution. Cette décision radicale en faveur de la décentralisation, accompagnée d’activités productrices et créatrices d’emplois, sera la tâche prioritaire à laquelle devrait s’atteler les autorités pour changer le cours de la situation. Car, on ne pourra pas diminuer la tendance à l’émigration des habitants des provinces vers la capitale ni réduire la misère du peuple sans l’adoption de mesures exceptionnelles visant à diminuer l’écart très large qui existe dans l’échelle des revenus entre les provinces et la capitale; et sans la solution de ces problèmes, on ne peut parvenir à réduire les disparités sociales et régionales ni adopter une quelconque stratégie de développement efficiente et durable. Tout ce qu’on pourra tenter, les petits efforts, ne sera que du saupoudrage, jusqu'à ce qu’il soit trop tard.


T A B L E

INTRODUCTION
Identification des objectifs à atteindre

POUR LA DEMOCRATIE FEDERATIVE
Les structures fédératives ; le gouvernement fédéral ; le gouvernement régional ; le gouvernement local ; le processus électoral ; les élections locales ; les élections régionales ; les élections nationales

REFORME DES INSTITUTIONS ADMINISTRATIVES
Les institutions fédérales ; du Ministère du Progrès Economique et des Ressources Humaines ; du Ministère de l’Education et de la Culture ; du Ministère de la Santé et de la Population ; du Ministère de la Justice; du Ministère de l’Equipement et de l’Aménagement ; du Ministère de la Production ; du Ministère du Commerce ; du Ministère de l’Intérieur ; du Ministère de la Défense ; du Ministère des Relations Extérieures et Religieuses ; du Ministère de l’Economie et des Finances ; du Plan d'Urgence ; du Ministère de la Présidence.

RESTRUCTURATION DE LA COMMUNAUTE RURALE ET URBAINE
Une nouvelle tranche d’histoire ; cent quatre vingt trois ans après ; le cas de Port-au-Prince ; la région de Fort-Liberté ; la région du Cap-Haïtien, des Gonaïves, de Port-de-Paix ; la région de Hinche, de Mirebalais, de la Croix-des-Bouquets ; la région de St. Marc, de Petit-Gôave, de la Gonâve ; la région de Jacmel, de Miragoâne ; la région de Jérémie, des Cayes ; Perspective.




INTRODUCTION

Le 7 février 1986 est une date charnière dans l’histoire de l’évolution de notre société. En effet, il est venu, enfin, le temps du changement. Depuis l’Indépendance, les structures du pays ont favorisé les élites au détriment des grandes masses des populations urbaine et rurale. Les pouvoirs ont été centralisateurs, arbitraires et répressifs, dans le seul but d’assurer la pérennité de l’ordre établi. De plus, la fonction publique a toujours été utilisée comme source de richesses pour les administrateurs de l’Etat, de sorte que le dernier gouvernement, (de Duvalier-1986) en créant une confusion totale entre l’Etat et le gouvernement, a amené le problème à son point culminant.

Il est temps de reconnaître que les institutions actuelles ne sont pas en mesure de répondre aux besoins de notre communauté et aux aspirations de notre peuple. Les revendications du peuple ne sont pas superflues; elles sont légitimes, car les indicateurs économiques et sociaux sont éloquents sur l’état du pays.

En fait, il y a une baisse considérable de la production agricole qui porte le pays à dépendre largement de l’importation pour se nourrir. Sans oublier que le pouvoir d’achat pour 80% de la population est descendu à un niveau dramatique. A côté de cela, le niveau d’alphabétisation est désespérant en milieu rural et le taux de croissance de la scolarisation des masses est insignifiant. Il y a également la dégradation alarmante de notre environnement, car la déforestation générale du pays est accélérée de façon tragique pour répondre aux besoins en combustibles et en bois de construction. Finalement, Port-au-Prince, la capitale, est arrivée à un point de concentration démographique tel que nous pouvons prévoir, dans une échéance très proche, l’éclatement de ce qui reste de son armature urbaine et sa transformation en un immense dépotoir à ciel ouvert. Nous sommes au bord de l’abîme ! Il n’y a pas lieu de continuer à plaisanter. Il faut resserrer les rangs, faire un effort d’imagination et de bonne foi pour redéfinir consciencieusement les institutions du pays et leurs objectifs. Nous devons aller plus loin qu’un simple changement cosmétique et envisager une politique d’ensemble couvrant les secteurs public et privé. Alors, c’est sans tarder qu’il faut entamer le réaménagement du pays et la restructuration de la communauté urbaine et rurale. Toute la gestion du pays doit être repensée.

Le pays ne pourra pas survivre, en tant qu’Etat, sans un compromis entre les différentes forces politiques du pays. Nous savons que les raisons pour se détester et se battre, les uns les autres, sont innombrables; mais, si nous nous donnons la peine de regarder l’état de notre pays, celui de notre peuple, chacun de nous peut trouver une raison pour observer une trêve et travailler ensemble à la Renaissance de la Nation. On n’ira pas à nous prêcher de nous aimer les uns les autres. Cependant, si nous arrivons seulement à nous accepter, nous pouvons arriver à accomplir ensemble les actions bénéfiques dont la patrie a soif.

Dans la conjoncture actuelle, (1986) il est évident que tout est prioritaire. Néanmoins, il faut choisir et définir des objectifs précis et mobiliser toute la population haïtienne pour les atteindre. Nous identifions des objectifs prioritaires à plusieurs niveaux:

I - POLITIQUES
A- FINAL :
Réconcilier les classes sociales du pays et établir une société démocratique avec la participation de la totalité de la population
B- SPÉCIFIQUES :
1- Décentraliser systématiquement le pays et réduire le pouvoir central
2- Mettre en place des structures de protection des droits civils
3- Garantir le respect des droits de la majorité et préserver la représentativité des minorités

II - ÉCONOMIQUES
A- A COURT TERME :
1- Doter le monde rural d’une capacité de survie en lui remboursant la perte de son épargne causée par la destruction du cheptel porcin (Revendication des années 80)
2- Multiplier le nombre des emplois et favoriser le plein emploi pour les jeunes des villes et des campagnes
3- Augmenter la production et la centrer sur l’alimentation et la satisfaction du marché local
4- Mobiliser, exploiter et mettre en valeur les ressources nationales
5- Garantir et faciliter la croissance des investissements
6- Encourager le développement de l’artisanat, des coopératives, des micros entreprises et de l’industrie légère

B- LA GESTION FONCIÈRE :
1- Déplacer le capital des propriétaires terriens non exploitants vers l’industrie par des dédommagements venant de l’Etat
2- Faire des cessions des terres de l’Etat et de celles réquisitionnées des propriétaires non exploitants aux coopératives et aux entreprises d’exploitation agro-industrielle
3- Financer et encadrer les exploitants agricoles
4- Etablir et maintenir le zonage et le cadastre foncier de tout le pays

C- A LONG TERME :
1- Entretenir et moderniser les infrastructures
2- Electrifier les villes et les villages
3- Elargir la part des services dans la production nationale
4- Créer une participation massive des salariés aux profits des entreprises
5- Stimuler la croissance des revenus afin d’augmenter la richesse nationale

III- ÉCOLOGIQUES
A- A COURT TERME :
Arrêter la destruction de nos forêts en offrant des solutions autres à l’utilisation du bois
B- A LONG TERME :
Retourner à un équilibre écologique et maintenir un excellent rapport d’existence entre l’homme haïtien et son environnement naturel

IV- SOCIAL
A- FINAL :
Harmonisation sociale reposant sur l’égalité des chances et le respect des droits de chacun
B- SPÉCIFIQUES :
1- Eliminer les barrières sociales et faciliter l’intégration des couches marginales de la population
2- Augmenter les opportunités et assurer à l’individu le bénéfice de la nourriture, du logis, des soins médicaux, de l’éducation, des loisirs, de la sécurité de sa personne et de ses biens
3- Arriver à une répartition démographique équilibrée, inciter le développement de la société civile, améliorer le niveau de vie et assurer la protection de la famille et de l’enfance

V- CULTURELS
A- FINAL
Elévation du niveau spirituel de l’homme haïtien et en résumé que le nouveau fait culturel haïtien apporte à l’humanité une meilleure vision de l’humain
B- SPECIFIQUES
1- Une éducation centrée sur nos besoins et notre réalité de peuple
2- Elimination de l’analphabétisme
3- Officialisation du Créole (Revendication de 1986)
4- Multiplication des centres sportifs et culturels
5- Développement et affirmation de l’art haïtien
6- Protection de la jeunesse et les générations futures des pratiques dégradantes de la drogue, de la prostitution et de la violence
7- Réapprendre à l’homme haïtien à aimer son pays, à reprendre foi en lui-même et en son avenir

POUR LA DÉMOCRATIE FÉDÉRATIVE

La population haïtienne attend impatiemment l’établissement d’une société civile, fondée sur le respect des droits et des devoirs. Elle revendique un nouveau contrat social (1986) sur des bases démocratiques. Mais, aucune démocratie ne sera possible si les infrastructures de production et de service ne sont équitablement reparties sur tout le pays. Elle ne sera pas possible également, si de nouvelles structures ne viennent réduire les criantes inégalités sociales et régionales. On pourra bricoler une façade démocratique sur une charpente constitutionnelle. Mais, de bonne foi, nous savons que cette façade démocratique va durer juste le temps nécessaire au nouveau président de prendre le pouvoir, d’affirmer son régime en éliminant brutalement les opposants et d’établir à nouveau la dictature. C’est le même scénario qui se répète depuis près de deux siècles. Il faut, cette fois, un changement.

Le pays a encore de la sève pour renaître. Mais il devra renaître pour tous les Haïtiens, pas pour un petit nombre à l’exclusion des autres. La détermination que nous allons avoir à construire ce pays est inséparable de l’intime conviction que le pays est le nôtre et que nous y appartenons tous, sans distinction. Il est inacceptable de rêver qu’une partie de la population va continuer à bêcher joyeusement la terre, alors que l’autre continue à se réclamer les seuls maîtres des produits. Non, c’est uniquement rêvé.

Le début de la centralisation du pays remonte à l’occupation américaine. Ensuite, au fur et à mesure que la pauvreté se répandait, Port-au-Prince réduisait l’autonomie administrative et politique des provinces.

Cette politique avait été adoptée dans le seul but d’exploiter la communauté rurale, de piller les recettes des administrations communales et de gérer les revendications provinciales. Le désastre d’aujourd’hui est, en grande partie, la conséquence directe de cette politique absurde. Les institutions qui ont été mises en place sont des éléments de blocage à l’épanouissement des autres régions du pays. Par exemple, pour les questions en rapport à l’alimentation du pays, les provinces sont obligées d’avoir les yeux tournés vers la capitale pour une solution à quelque problème que ce soit. Alors que Port-au-Prince actuellement regarde au-delà de l’horizon, en espérant que la solution lui viendra de l’étranger.

L’indépendance du pays devrait commencer depuis la section rurale pour permettre à la collectivité de conduire dignement sa destinée. Une démocratie fédérative pourra assurer aux différentes régions du pays, la souveraineté, le droit, la responsabilité et le pouvoir de trouver des solutions effectives à leurs problèmes.

La décentralisation sur une base fédérative n’est pas un simple souhait mais une nécessité objective. Dans notre démocratie fédérative, les zones d’influence des autorités politiques pourront être modestes et s’équilibrer les unes et les autres. De sorte que les chances pour un gouvernement d’aboutir à une dictature seraient très réduites. Un autre élément important de cette structure fédérative est la multiplicité des groupements et des partis politiques qui ont fleuri après le 7 février 1986. Ils ont chacun leur quota de revendications et d'aspirations. Dans le cadre de la fédération, les structures juridiques et politiques seront pensées pour permettre à ces nombreuses entités de s’épanouir. Car de vraies institutions démocratiques sont supposées garantir les droits de la majorité, mais elles doivent protéger tout autant la représentativité des minorités. La flexibilité et l’esprit de tolérance sont des valeurs importantes à cultiver dans une société démocratique.

Ensuite, le fédéralisme, du fait qu’il élargira l’espace politique en créant un nombre élevé de responsabilités dans les autres régions du pays, sera une opportunité pour nos leaders de contribuer au progrès de la collectivité même en dehors de la capitale. Il y a lieu de considérer que cette multiplicité de partis et de groupements est un élément de risques. Car, dans l’état de définition actuelle et centralisée du pouvoir politique, une défaite électorale induira pour un candidat à la présidence, le choix entre l’exil ou la mort. De telles craintes occasionneront une confrontation sauvage des fractions politiques au cours des élections et pourront facilement conduire le pays à une guerre civile.

De toute façon, même le meilleur président du monde ne pourra garantir la démocratie au pays. Seules les institutions doivent être pensées pour inciter la population à adopter une attitude plus participative aux affaires de la société. Il sera important que l’engagement politique ne se limite pas à choisir des dirigeants. Chaque citoyen devra acquérir un instinct positif qui le portera à trouver des solutions aux problèmes de sa cité sur une base civile. Les gens devront avoir la responsabilité et la liberté de compter beaucoup plus sur eux-mêmes que sur l’Etat et les institutions publiques, pour l’amélioration de leur vie et de leur bien-être. Un état d’esprit qu’il faudra inoculer dans le subconscient de chaque individu est que, les dirigeants passent mais la société reste. De ce fait, la solution devra appartenir au citoyen, non à celui qui dirige. La démocratie est un état d’esprit.

La démocratie fédérative s’impose à nous. On ne pourra diminuer la tendance à l’émigration des habitants des provinces vers la capitale, si des mesures exceptionnelles ne sont adoptées pour réduire l’écart très large qui existe dans l’échelle des revenus entre les provinces et la capitale. Les revenus, très faibles en province, expliquent que les individus ne sont pas en mesure de payer pour un grand nombre de besoins. Et, par conséquent, les services sont peu développés ou tout simplement inexistants. Pourtant, avec l’apparition de nouvelles capitales régionales, équipées d’infrastructures adéquates et de services modernes, comparables à ceux de Port-au-Prince, les cadres seront encouragés à se déplacer vers d’autres régions du pays et à s’y installer sur une base permanente. Il faudra arriver à cela si nous voulons sincèrement que les provinces renaissent. Nous devons remarquer que la gestion à distance des provinces à partir de Port-au-Prince s’est jusqu'à présent, en dépit des différentes méthodes adoptées, révélée inefficace et coûteuse. En général, que se passe-t-il dans la réalisation des projets conçus à Port-au-Prince pour les villes de provinces ? Nous le savons : plus de 40% de l’argent prévu pour le projet est dépensé à Port-au-Prince, la capitale, en bureaux climatisés, voitures luxueuses, personnel administratif, frais de déplacement, etc. En résumé, on aboutit à réaliser une médiocre réplique du projet prévu. Cela arrive toujours de manière lamentable.

La démocratie fédérative va multiplier le nombre d’emplois dans les secteurs public et privé des autres régions du pays. Les administrations régionales, pour combler les nouveaux postes qui seront créés, vont faire de nombreux recrutements. Ainsi, une stimulation certaine sera fournie à l’économie des provinces. Ensuite, les zones rurales seront plus proches de leurs centres de décision. On peut s’attendre à ce que les capitales régionales deviennent des débouchés importants pour les produits des zones rurales, et à un coût de transport moindre. De même, l’industrie et le commerce de Port-au-Prince seront intéressés à établir des succursales dans les autres points du pays. Certains se déplaceront vers les régions, pour prendre avantage de l’augmentation du pouvoir d’achat des marchés régionaux. Cependant même les plus téméraires ne pourront le faire, si les provinces sont obligées de continuer à dépendre d’un service administratif concentré à Port-au-Prince.

Actuellement, la capitale ne peut plus prendre en charge de placer plus de quelques centaines de jeunes aptes au travail. Il y a également un nombre important d’Haïtiens vivant à l’extérieur qui brûlent du désir de revenir chez eux. Sans oublier ce contingent de sans-abris et de laissés-pour-compte qui n’ont jamais travaillé de leur vie. Enfin, le flot des gens laissant la campagne pour venir chercher du travail à la capitale va en augmentant. Ce sont tous des Haïtiens avec les mêmes droits que chacun de nous. C’est une obligation et un devoir de penser à tout ce monde. Une organisation fédérale est un moyen sûr de les intégrer à la vie active. Nous devons répondre aux besoins du pays. Il n’y a pas d’autres choix. Les structures politiques et administratives actuelles sont dépassées. L’heure du renouveau a sonné !


A SUIVRE : LES STRUCTURES FÉDÉRATIVES-2

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